Dans un précédent article, je vous ai présenté la Guilde Artistique Gedun Choephel. Aujourd’hui, je vous présente Gade, l’un des artistes et des membres fondateurs de cette guilde.
Gade est né en 1971 à Lhassa d’un père Chinois et d’une mère Tibétaine. C’est dans la capitale qu’il a grandit.
Après avoir fait des études à l’Université du Tibet à Lhassa, il a obtenu plusieurs diplômes dont un diplôme en Peinture Traditionnelle Réaliste Chinoise. Ses œuvres ont remportées de nombreux prix en Chine et sont exposées un peu partout dans le monde en commençant par la Chine, en passant par la France et l’Espagne et même aux États-Unis et d’autres encore. Il donne également des conférences.
Il est considéré comme un artiste pop/surréaliste.
Les peintures murales antiques tibétaines l’inspirent particulièrement : « Leurs surfaces rougeoient avec une sorte de richesse qui montre le témoignage de l’expérience profonde. Je cherche à évoquer la même sorte d’aura dans mes œuvres » dit-il.
Et pourtant, ces œuvres reflètent en même temps les changements, la modernisation du Tibet et de sa capitale le tout avec beaucoup d’humour.
D’ailleurs il explique « Pour la plupart des gens, le Tibet est un pays antique, mystérieux et exotique. La notion du Tibet est une énigme. Mais lorsque les étrangers viennent visiter le Tibet et particulièrement Lhassa, ils sont souvent choqués de voir toute la culture pop, la restauration rapide, la musique rock, le Coca-Cola et la bière, les vêtements de marques, les films d’Hollywood, la vie nocturne, etc… Je pense que Lhassa doit être rebaptisée Vegas Lhassa ».
L’exposition de sa série « Making Gods » à la galerie Rossi & Rossi de New-York en 2008 montre bien ce décalage culturel : « Quand j’ai visité le village de Pazzi au pied du Mont Xishabangma (8102 mètres d’altitude) dans l’Himalaya, les enfants portaient des sacs à dos Mickey et buvaient du Coca-Cola. Cela m’a fait réaliser le pouvoir incroyable de ces emblèmes omniprésentes de la culture et des valeurs Occidentales ».
Et pourtant, Gade souhaite sincèrement « que mon travail fasse partie de la continuité de l’art tibétain… plutôt qu’à un système occidental ».
Il ne pense pas que ses œuvres soient blasphématoires –il est bouddhiste- car « les dieux bouddhistes sont sages : ils savent précisément pourquoi je fais ce que je fais ».
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